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Les collections de Mr Coyote version 2.0
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9 septembre 2007

Porky Pig

Rien ne laissait présager qu'après son apparition à l'écran, Porky, ce cochon gras, nerveux et suintant deviendrait la première vraie vedette des dessins animés de la Warner Bros. C'est en interprétant maladroitement "The Midnight Ride" de Paul Revere (qui se transforme au beau milieu en "The Charge of the Light Brigade", La charge de la brigade légère) que l'audience découvre un personnage attachant, débordant d'une sincérité spontanée et d'une ténacité à déplacer les montagnes - un trait de caractère qui avantagera le petit cochon tout au long de sa carrière. Bien que jouant dans un second rôle, la personnalité a conquis le public.

Porky faisait tout d'abord équipe avec un petit chat provocateur nommé Beans (Porky et Beans signifie porc et haricots !), le duo se sépare lorsque Tex Avery, Bob Clampett et Frank Tashlin prennent la relève et décident d'étoffer sa personnalité pour l'utiliser dans leurs dessins animés. Porky devient alors LE cochon du studio et est aussitôt adopté avec affection par le public.

Dans "Je n'ai pas de chapeau" (I haven't got a hat), réalisé par Fritz Freleng, Porky monte pour la première fois sur les planches et vole instantanément la vedette aux personnages qui lui donnent la réplique. Dans ces premières apparitions à l'écran, l'adorable Porky, que ces créateurs ont affublé d'un terrible bégaiement (le personnage a d'abord la voix de Joe Dougherty qui bégaie naturellement, puis celle de Mel Blanc), est entouré à dessein d'une ménagerie de nouveaux personnages. Ceux-ci participent au fil des épisodes au développement de sa personnalité tout en faisant de lui la vedette de la Warner Bros.

Porky est différent des autres personnages de la Warner Bros., tous caractérisés par une violence non contenue et une vélocité exceptionnelle. Son attitude est de toujours penser avant d'agir. Dans "Les nuits folles de Porky" (Trap Happy Porky), lorsque des souris envahissent sa maison, Porky pense résoudre le problème en achetant des chats. Lorsque les chats deviennent à leur tour un problème, qu'à cela ne tienne, il achète des chiens. Dans "Brother Brat", Porky parlemente en vain avec l'enfant qu'il garde (un affreux jojo avec des tendances meurtrières, dénommé Butch), sans pour autant déposer les armes.

Le petit cochon gagne enfin ses galons dans "Wackyland" de Bob Clampett, un délire de comique surréaliste à vous couper le souffle, dans lequel Porky se mettant dans la peau du spectateur innocent est jeté dans le tourbillon d'un monde soudain devenu fou (ainsi que celui du dessin animé). Porky est ici le miroir de nos propres réactions et nous renvoie une image de nous en laquelle nous aimerions tous croire.

En fait, le personnage de Porky, celui de "l'honnête homme", a joué le rôle de catalyseur qui a permis à la Warner Bros. de créer une autre vedette dont la popularité est rapidement parvenue à éclipser celle du petit cochon. Dès son apparition à l'écran dans "Porky's Duck Hunt", Daffy Duck vole la vedette à Porky et met l'audience de son côté. Porky et Daffy deviendront au cours de leurs joutes intermittentes un parfait tandem comique, où l'exagération horripilante de Daffy Duck s'oppose à la bienveillance brave et sincère de Porky.

Il serait faux de penser que Porky n'est qu'un personnage simplet et mielleux. En fait, sa personnalité n'est en rien passive. Aux mains expertes de Chuck Jones, Porky est le personnage central d'un véritable chœur grec confronté aux histoires rocambolesques de Daffy dans "Daffy Dodgers au 24ème siècle et des poussières" (Daffy Dodgers in the 24 1/2th Century ), "Daffy la terreur" (Drip-Along Daffy), "Daffy des Bois" (Robin Hood Daffy) et "Elémentaire, mon cher" (Deduce, you say), tandis qu'il joue un maître impatient et peu enthousiaste dans les dessins animés de Charlie Dog. Daffy est, bien sûr, toujours aux commandes et Porky, quoique infiniment plus intelligent, demeure le fidèle assistant.

Chuck Jones réunit Porky et Sylvestre (dans le rôle du chat fidèle) pour une série de dessins animés dans lesquels Porky, inconscient des menaces de ses assaillants que Sylvestre est seul à voir, interprète mal les tentatives de Sylvestre pour le protéger. Dans "Kidnapping spatial" (Jumpin' Jupiter), Porky et Sylvestre campent dans un désert où atterrit une soucoupe volante, tandis que, lors d'un séjour à l'hôtel dans une ville fantôme, les deux personnages sont terrorisés par une bande de souris assoiffées de sang dans "Bas les pattes" (Claws for Alarm).

Sa naïveté rougissante et sa candeur bon enfant en font un personnage attachant dont la signature "That's all Folks!" est devenue une référence culturelle au même titre que les dessins animés eux-mêmes.

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