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Les collections de Mr Coyote version 2.0
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19 juillet 2007

Le Monde de Franquin vu par Mr Coyote

Du 27/10/2006 au 15/04/2007, on pouvait visiter, à l'Autoworld de Bruxelles, une grande exposition intitulée Le monde de Franquin, rendant hommage au grand maître de la bande dessinée belge. On y trouvait des dessins divers et variés illustrant l’étendue des talents de l’auteur, mais aussi des maquettes matérialisant des objets plus ... ou moins mythiques de ses bandes dessinées. La cahute des Marsupilamis, le Fantacoptère, la Zorglumobile, le Gaffophone, la célèbre voiture de Gaston. En effet, à détailler cette liste, on réalise que, s’il a repris, avec à-propos, les aventures de Spirou et Fantasio, André Franquin a également donné naissance à de nombreux personnages fameux dans l’univers de la bande dessinée, dont Gaston Lagaffe restera le plus connu et le plus adulé. Premier grand prix d’Angoulême en 1974, il a également été à l’initiative de l’ouverture d’espaces de création, comme le magazine le Trombone Illustré. La surprise réside dans le caractère multiforme de ses talents graphistes et dans son penchant inexploité pour le dessin réaliste.

J'ai donc voulu aller la voir, c'était là


c'était ça

J'ai été accueilli par le Marsupilami en personne

On commence par le dessin Les 1000 têtes réalisé à l'occasion du millième numéro du journal Spirou le 13 juin 1957.

Ensuite, le Gaffophone, qui émet des sons venus de la nuit des temps.

et en fond le dessin repris sur la couverture du catalogue de l'exposition.

Gaston s'est régulièrement essayé à la pratique de la musique, chantant parfois, utilisant des instruments conventionnels (guitare, trombone, tuba) mais également des instruments dont il est le créateur, le plus emblématique étant le gaffophone, apparenté à la harpe africaine, mais de plus grande taille et muni d'un pavillon, et doté d'une sonorité aux effets dévastateurs et inattendus. Dans une série de gags récurrents, on voit ainsi le gaffophone causer la destruction de divers immeubles (dont le sixième étage de la rédaction), équipements et véhicules (camion de déménagement, avion de chasse...) mais également la panique ou l'exode massif de divers animaux.

Mademoiselle Jeanne ("M'oiselle Jeanne" pour Gaston) est une collègue de Gaston, cependant, elle occupe une place toute particulière. En effet, elle est amoureuse de Gaston, qui est également amoureux d'elle. Jeanne voue une admiration sans borne à Gaston. Elle admire son talent, son courage, sa capacité à oser les choses les plus folles, etc. Gaston, quant à lui, va jusqu'à emprunter la grande échelle des pompiers grâce à l'un de ses amis pour lui rendre visite alors que celle-ci a eu des mots avec sa mère. Cependant, il lui arrive parfois de la décevoir : alors qu'elle croit qu'il grave un cœur avec leurs initiales sur l'écorce d'un tronc d'arbre, Gaston est en fait en train de dessiner un visage...


Né le 3 janvier 1924 à Etterbeek (Bruxelles, Belgique), André Franquin, après une année de cours de dessin à St-Luc (Bruxelles), entre en 1944, alors âgé de 20 ans, en tant qu'animateur au studio de dessins animés CBA. Durant ses courtes années d'animateur, il rencontre Peyo, le créateur des Schtroumpf , Eddy Paape, celui de Luc Orient , et Morris, celui de Lucky Luke . C'est ce dernier qui le présente à Jijé, père de Spirou . En 1946, Jijé lui cède le personnage,emblème du journal Spirou après un bout d'essai concluant parut dans l'Almanach Spirou de 1947. Le Personnage fut créé en 1938 par le Français Robert Velter (plus connu sous le nom de "Rob-Vel") qui, une fois mobilisé, ne parvenait plus à faire parvenir à temps ses planches en Belgique.

Franquin n'a pas seulement repris le personnage de Spirou , il a aussi ajouté sa griffe et, de peur de ne pas faire rire, il insère des gags "pour être sûr" . Il affine aussi Fantasio, l'ami farfelu de Spirou , le village de Champignac , et surtout le travail sur des personnages tels que le comte Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas de Champignac, Zorglub et dans "Spirou et les Héritiers" (1952) apparaît le Marsupilami de Palombie, qui accompagnera Spirou et Fantasio dans toutes les aventures dessinées ensuite par Franquin.

1955 voit une dispute entre Dupuis et Franquin à cause de droits d'auteurs sur un album. Celui-ci entre alors aux Éditions Le Lombard et y signe un contrat de 5 ans. Il crée Modeste et Pompon pour le journal Tintin . Il se réconcilie avec Dupuis et retourne aux ateliers de Marcinelles. Cependant il continue à travailler pendant quatre ans chez Le Lombard. De nature paresseuse, il crée son double et en fait un héros bien à part dans la bande dessinée, Gaston Lagaffe , qui voit le jour le 28 février 1957. Dans "Le Trombone illustré", une publication de 30 numéros accompagnant le journal Spirou , il fait part de ses idées noires qui paraîtront plus tard dans "Fluide glacial".

A partir de 1987, avec Batem au dessin, Franquin conçoit une série d'albums parus chez Marsu-Productions avec, comme héros, le Marsupilami dont il avait gardé jalousement les droits. Le 27 novembre 1996, Marsu-Productions propose un nouvel album de Lagaffe assemblant une série de planches parues dans "Spirou" et jamais éditées en album.

À 73 ans, le dimanche 5 janvier 1997, Franquin devenu l'un des pères fondateurs de la bande dessinée belge quitte discrètement la scène du 9ème Art. Il nous laisse ainsi seul avec des héros bien sympathiques et un recueil de signatures farfelues, "Signé Franquin".



Gaston Lagaffe est employé de bureau au Journal de Spirou. Il porte des espadrilles très usées, un pull à col roulé vert trop court, un blue-jeans. Mince, la tête ronde et les cheveux toujours en bataille, son dessin s'affine avec le temps. Son expression favorite est « M'enfin », souvent associée au « Rogntudjuuuu » de Prunelle. Son arrivée dans le journal est annoncée mystérieusement par des traces de pas dans les marges des pages du journal. Sans explication pour le lecteur dans un premier temps.

Il apparaît pour la première fois dans le journal de Spirou le 28 février 1957, en costume et nœud papillon, la semaine suivante en jean noir, pull-over vert et espadrilles, puis la semaine d'après assis sur une chaise, cigarette aux lèvres.

La semaine suivante un communiqué de Fantasio (autre personnage de Spirou) tente d'éclaircir la situation aux lecteurs : Gaston a été recruté par une personne dont il ne se rappelle pas le nom, mais est persuadé qu'il est bâti pour une carrière de héros. Ne pouvant être intégré dans une série du journal de Spirou, il devient le premier héros sans emploi.

On découvre ce dialogue digne de ce qui sera plus tard l'introduction du feuilleton Le Prisonnier :

- Qui êtes-vous ?
- Gaston.
- Qu'est-ce que vous faites ici ?
- J'attends.
- Vous attendez quoi ?
- J'sais pas… J'attends...
- Qui vous a envoyé ?
- On m'a dit de venir....
- Qui ?
- Sais plus...
- De venir pour faire quoi ?
- Pour travailler...
- Travailler comment ?
- Sais pas… On m'a engagé...
- Mais vous êtes bien sûr que c'est ici que vous devez venir ?
- Beuh...


Après ce tour d'horizon, voici les déguisements que Franquin avait créé pour Gaston.


A la fin de l'exposition, leur présentation a un peu changé


Mais ... et si on danse ?





Cette très riche exposition montre aussi le monde de Franquin en volume : voici le bureau de Gaston, dans une pagaille innommable. Divers dispositifs permettent d’animer tout le bric à brac qui trône dessus : machine à café améliorée, agrafeuse rotative, expérience chimique (dangereuse) en cours… Le mobilier qu’il a inventé est là aussi, avec le célèbre fauteuil en forme de main.





Une mention toute particulière pour le diorama de Fiat509 (pas vraiment mis en valeur dans un coin de la salle) qui a recréé l'atmosphère de la rédaction en miniature.





Sous l'impulsion des habitants d'une ville pyrénéenne qui s'insurgent contre l'état de es tatanes oranges, la couleur des espadrilles de Gaston chnage. Deux paires neuves sont envoyées à la rédaction - une bleue et une noire - afin que Gaston puisse choisir. Dans le numéro suivant, il porte les bleues. Les lecteurs considèrent rapidement Gaston comme un personnage réel. Les va-et-vient entre la réalité et la fiction sont nombreux dans Gaston.


Dans le domaine alimentaire, Gaston affiche d'une part une attirance pour une série de produits populaires et peu élaborés (sardines à l'huile, pilchards, saucisses en boîte, crêpes...) dont la consommation ou la préparation s'effectue bien sûr au détriment de son travail de bureau. Là aussi, les tentatives réciproques de Gaston pour parvenir à ses fins, de Fantasio et plus tard Prunelle pour l'en empêcher, donneront lieu à de multiples variations.

D'autre part, il pratique en toute bonne foi une cuisine expérimentale et qui se voudrait gastronomique (morue aux fraises, cabillaud à l'ananas) mais qui ne parvient qu'à susciter le dégoût et entraîner divers états pathologiques dans son entourage, à l'exception (outre de lui-même) de quelques amis et ouvriers de passage.

Gaston s'est entouré peu à peu de divers animaux : un chat turbulent ("le chat dingue"), une mouette rieuse, un poisson rouge (Bubulle) et quelques souris (dont l'une est dénommée Cheese) qui semblent résider de manière permanente au bureau. D'autres apparaissent de façon ponctuelle: une vache gagnée à une loterie, un hérisson, un lionceau, des tortues marines.

Gaston est au début simplement indolent, paresseux et à l'occasion « gaffeur » (trouvant le moyen de mettre le feu aux extincteurs, par exemple). Ses gaffes lui donneront, bien après son apparition, un nom de famille et une fonction récurrente dans le journal : empêcher de signer des contrats importants avec M. De Mesmaeker (précisons que De Mesmaeker est le nom dans le civil du dessinateur Jidéhem, dont le père a servi de modèle au célèbre homme d'affaires malchanceux), inonder les locaux, etc.

Il passe alors la plus grande partie de son temps à essayer d'éviter de travailler (en se cachant dans une armoire, ou bien plus simplement en dormant sur son bureau...).






Au fil des années, d'indolent qu'il était, Gaston devient astucieux et invente des astuces et appareils destinés à lui faciliter le travail. Son système de classement du courrier, à base de micro-perforations, laissera pantois Prunelle et Fantasio jusqu'à ce qu'ils découvrent l'origine des petits trous : Gaston classait en bellevue en accrochant le courrier sur son cactus géant.







Aimé De Mesmaeker, dit M. De Mesmaeker, est un riche homme d'affaires : il possède un avion privé (détruit par Gaston) et a au moins deux filles, dont l'ainée ne roule qu'en Alfa Roméo. On le voit toujours alors qu'il essaye de signer « les contrats » avec Fantasio puis Prunelle, et, de rares fois, Boulier ou M. Dupuis.

Gaston fait à chaque fois rater la signature de ce contrat : il s'en sert pour faire une démonstration de sa machine à recycler le papier, déclenche les systèmes anti-incendie sur le cigare de M. De Mesmaeker, etc. Cela lui attire les foudres de ses collègues et provoque une fureur récurrente de M. De Mesmaeker. Ce dernier lui propose toutefois dans une bande de signer un contrat pour la vente de sa soupe aux légumes, et dans une autre pour son horloge Apollo (le Cosmo-coucou, l'horloge en avance sur son temps).



Joseph Longtarin est un policier gradé (il est brigadier-chef) travaillant dans le quartier de la rédaction de Spirou. Il est l'une des « victimes » préférées de Gaston et ses amis : ils abîment ses chers parcmètres, les remplacent par des distributeurs de bonbons, y ajoutent un système de télécommande pour ne plus avoir à descendre « nourrir l'affreux mange-pièces », ou bien au contraire les équipent de fusées de détresse permettant de repérer facilement les contraventions. En contrepartie, Longtarin s'acharne sur Gaston : il examine ses nouveaux véhicules sous toutes les coutures pour vérifier s'ils sont bien aux normes, surveille particulièrement les parcmètres autour desquels se gare Gaston et met son énergie à lui dresser le plus grand nombre de contraventions possible. Cependant il ne manque pas de cœur : lorsque Gaston et ses amis se débrouillent pour faire pousser un arbre autour d'un parcmètre, arbre sur lequel des oiseaux font leur nid, Longtarin décide (sous la pression de Gaston et ses amis) que les personnes voulant se garer devront payer en nourrissant les oisillons.



Franquin était-il un homme drôle, dans la vie ? "Très drôle ! Lorsqu'il était avec Peyo, par exemple, ou avec ses autres amis, et qu'il se sentait confortable, il était d'une drôlerie sans pareille. Ce qui était surtout très impressionnant, c'est qu'il voyait les choses d'une manière différente. Cela explique son génie : il avait une curiosité extraordinaire et parvenait à interpréter un objet banal en objet extraordinaire. Il extrapolait. Il visionnait les choses de la vie. Il les regardait avec des yeux d'enfant. J'ai un souvenir à ce sujet. Lorsque nous sommes partis en Californie pour négocier des contrats avec Disney, nous nous sommes retrouvés sur la route entre Los Angeles et San Diego. Nous étions dépassés par un de ces grands camions rutilants qu'on ne voit qu'en Amérique, avec des enjoliveurs magnifiques dans lesquels un soleil superbe renvoyait l'image des autres autos et des montagnes des environs. C'était magnifique.

Mais moi, seul, je n'aurais jamais vu ce spectacle étonnant. C'est Franquin qui me l'a fait remarquer parce qu'il voyait ces choses-là et, au départ d'images pareilles, il pouvait imaginer presque le début d'une aventure. Sincèrement, moi, je n'ai pas noté beaucoup de défauts chez lui. Walthéry disait que, lorsqu'ils jouaient au billard, Franquin détestait perdre. Ce n'est pas un défaut grave. Mais un jour, je me suis fait cette réflexion que c'était surtout un défaut d'enfant. Même dans ses défauts, Franquin restait un enfant dans l'âme..."

Comment vivait-il son succès ? "Il était resté d'une simplicité remarquable, d'une grande gentillesse et d'une totale modestie. Il avait aussi une autre grande valeur : l'honnêteté ! Il était certainement conscient de sa valeur, mais il ne voulait pas en imposer aux autres. Il détestait qu'on le regarde comme une bête curieuse ou qu'on lui rappelle qu'il était au sommet. Dès lors, par rapport au succès, il cherchait à se protéger. Sa femme, pour l'y aider, a joué auprès de lui un rôle extraordinaire. Franquin n'aimait pas qu'on le décortique, ni lui ni son oeuvre. Il n'aimait pas que l'on cherche des explications psychanalytiques à ses gags, Sa grande peur était que son oeuvre devienne trop pour les spécialistes. Il ne cherchait qu'à faire rire le grand public. Une chose qu'il adorait, quand il dédicaçait, c'était de voir quelqu'un arriver avec un album lu vingt fois et complètement défraîchi. À l'inverse, ça ne l'excitait pas de signer une litho à mille euros achetée par un collectionneur."






Hergé disait : « Quand je vois un Franquin, par exemple, je me dis : “Mais comment peut-on nous comparer ?” Lui, c’est un grand artiste à côté duquel je ne suis qu’un piètre dessinateur ».

Cette exposition permet de comprendre ce que voulait dire Hergé, un peu trop modeste tout de même. Deux cents planches originales démontrent à quel degré de perfection Franquin a mené son style. Lui qui voulait être un dessinateur réaliste s’est retrouvé à faire - pour notre plus grand plaisir - du dessin comique.

En totale opposition avec la ligne claire, les dessins de Franquin sont d’une richesse graphique inépuisable. « Je crains toujours de ne pas faire rire, alors j’ajoute et je rajoute des gags pour “être sûr”. Un album de BD doit être surprenant chaque fois qu’on l’ouvre. Aussi je multiplie les gags, les petites feintes, les clins d’oeil qui pourraient échapper à une première lecture et seront découverts plus tard. » Le pari est réussi. On est fasciné par l’extraordinaire minutie des dessins, spécialement ceux de Gaston Lagaffe et des Idées noires. On peut passer de longs moments à décortiquer une case, une planche, aller chercher les raffinements, qui vont se loger jusque dans la signature, transformée en minigag éblouissant. Et dès qu’on s’éloigne, on se laisse emporter par l’art du découpage du scénario, qui donne dans Lagaffe, par exemple, des gags en une planche absolument parfaits. Ces mêmes qualités se retrouvent dans Les Idées noires, chroniques très sombres des problèmes du monde.













Toute une partie de l’exposition montre des dessins peu ou pas connus, ces essais répétés jusqu’à ce que Franquin trouve l’attitude juste ... ; ces croquis d’après photos pour être au plus près de la vérité, ces recherches personnelles, qui vont presque jusqu’à l’abstraction.
















L'astéroïde-labyrinthe s'inspire d'une planche parue dans Fluide Glacial en janvier 1982.















Dessin réalisé en 1968 pour une série de cartes postales sur le thème de Vie et moeurs du Marsupilami :




"Aujourd'hui, il ne doit plus être considéré uniquement comme une lecture. C'est plutôt devenu un personnage décliné sous différents aspects. Surtout l'audiovisuel. Il est sûr que le Marsupilami est devenu une vedette de télévision, comme d'autres personnages rendus célèbres par l'édition. L'édition, maintenant, n'est plus qu'un des aspects du divertissement général. Nous disposons d'une trentaine de licences. Il y a des vêtements, des poupées, des peluches... Régulièrement, nous entendons des enfants demander "un nounours Marsupilami". On peut dire que, comme Mickey, le Marsupilami est entré dans l'inconscient collectif. Au reste, nous recevons très souvent des lettres d'enfants qui nous demandent où vit le vrai Marsupilami. Il y a aussi autre chose dont nous sommes très fiers : notre Marsupilami est l'unique animal fictif cité dans Zoological Records, la bible de la zoologie, où son nom est le Marsupilami Franquini.

Dans le fond, c'était ça le génie de Franquin : toujours voguer entre la réalité et la fiction. Une des raisons pour laquelle tant de monde aime lire et relire Franquin, c'est que tout y est crédible".(Jean-François Moyersoen)



Le Marsupilami est présent dans quarante pays. Mais pas sur le marché anglo-saxon. Le Marsupilami est au Brésil, au Mexique, au Canada... dans tous les pays voisins des États-Unis, mais il n'est pas aux États-Unis. Il n'est pas impossible qu'il y arrive un jour, mais faut trouver le moment opportun. Nous avions tenté l'expérience dans les années 90 avec les studios Disney, mais cela s'est mal passé. Disney n'a pas rempli les obligations fixées par notre contrat. Nous avions gagné un procès, mais le personnage ne s'est pas imposé. Il faut savoir qu'aux États-Unis, quelques majors trustent le marché de la télévision. Soit parce qu'elles possèdent elles-mêmes les chaînes. Disney, par exemple, est propriétaire de la chaîne ABC. Soit parce que les chaînes et les majors ont des participations croisées. Si bien que la tendance est au protectionnisme. Les chaînes de télé commandent des milliers d'heures d'émissions aux grandes structures et la difficulté est de s'introduire là-dedans. Difficile mais pas impossible." (Jean-François Moyersoen)






"Les machines inventées par Zorglub sont extraordinaires mais, dans le monde d'aujourd'hui, elles nous paraissent très contemporaines".(Jean-François Moyersoen)

L’exposition se termine sur quelques uns des engins somptueux inventés par Franquin : hélicoptère personnel, scooter volant, et les magnifiques Turbotractions qui trouvent naturellement leur place dans cet autoworld qui accueille l’exposition.











"La façon dont il a conçu les voitures, notamment ses Turbotractions 1 et 2, était basée sur des plans et des idées réalisables. C'est pour cela qu'il avait fait fabriquer des prototypes. Il tenait fort à ça. Les scénarios, à la fois chez Hergé et chez Franquin, transposent les aventures dans une réalité qui n'est pas, comme chez d'autres, une réalité parallèle". (Jean-François Moyersoen)

















On sort de là ébloui, et en grande sympathie avec un auteur au talent fou, qui refusa toute sa vie de devenir un adulte « sérieux », et défendit avec talent les valeurs auxquelles il croyait : l’amitié, la paix, l’écologie, le refus d’un monde dur et gaspilleur (pas sûr qu'on ne peut pas gaspiller un peu de sous à la boutique). Mais si c'est pour Franquin, c'est pas du gaspillage. Bref, je n'ai rien dit.

Les albums de Gaston Lagaffe sont très particuliers. En effet, 15 albums principaux ont été édités entre 1963 et 1996, et en 1997 a eu lieu une réédition complète, en 19 albums, de tous les gags parus dans Le Journal de Spirou, classés par ordre chronologique.

La première édition des albums de 1 à 5 était en petit format. C'est à partir du numéro 6 que le format A4 fut adopté. Des albums A4 reprenant les gags des albums 1 à 5 parurent ensuite, avec des numéros commençant par R comme « rétrospective » ou « réédition », si bien que le numéro R1 est paru après le numéro 2 et le numéro 0 vingt ans plus tard. Comme le matériel présent dans les 5 albums petit format était insuffisant, il fallut compléter par des gags en texte pour publier 4 albums, et il n'existait pas de recueil R5, laissant un trou dans la collection. Ce fut la base de nombreuses spéculations et nombreux gags. Même quand un album fut consacré à la genèse du personnage (reprenant des textes et dessins parus uniquement dans le Journal de Spirou), il fut numéroté 0 et non 5 ou R5. Cependant, en 1986, les éditions Dupuis ont publié un album de gags jusque-là jamais mis en album de Gaston, laissant ainsi une légende d'un album R5 introuvable s'effondrer.

On remarquera que le tome 1 de l'intégrale Gaston était disponible à l'inauguration mais plus en avril.





Crédits photo : Mr Coyote, Pedro Inigo Yanez, administrateur du site Franquin et Sanza.
Crédit textes : Mr CoyoteLa Dernière Heure
Gaston Lagaffe et les autres héros de Franquin sont (c) Marsu Productions.

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